• Je m'appelle Kaelia. J'ai été confondue. Vous n'y comprenez déjà rien, hein? Bon, reprenons depuis le début.

    Je disais que je m'appelle Kaelia. C'est un prénom qui existe réellement, mais il n'est pas répandu du tout. Tant mieux. Je n'ai pas envie de porter le prénom de tous le monde. Je sais par une amie que c'est casse pied quand pleins de gens portent le même prénom. Mon nom de famille, c'est Martinez. C'est d'origine espagnole, vous l'aurez deviné. Très commun comme nom de famille par contre, mais comme on est en France, il n'est pas trop porté non plus. J'ai 15 ans, je suis en seconde au lycée. Rien de bien surprenant jusqu'ici. Sauf que voilà, je suis loin d'être comme tous les autres ados de mon bahut. Je suis spéciale. Et je ne me vante pas, c'est la réalité! Je disais donc que j'ai été confondue, mais il n'y a pas que ça. Se confondre, c'est quand deux personnes de deux mondes différents se rencontrent dans une Faille. Parce qu'il existe d'autres mondes, parallèles au nôtre! Je sais que ça peut paraître incroyable, mais c'est la réalité! Enfin, je n'y croyais pas non plus. Et c'est mieux pour vous que vous continuez de ne pas le croire, car le monde le plus proche du nôtre, enfin à ma connaissance, se rapproche plus de l'enfer que du paradis. Et une Faille, c'est un endroit où deux mondes se rapprochent, parfois beaucoup, au point qu'on a l'impression d'être à deux endroits en même temps. Chaque Faille est unique, je crois. Et parfois, elle ne reste que quelques temps. Ne me demandez pas plus de détails. Je n'ai jamais été dans cet autre monde. Sans doute que ces Failles dépendent aussi de ce qui s'y passe.

    J'ai donc été confondue avec une personne d'un autre monde. Vous expliquer serait un peu long, je vais donc essayer de vous le raconter :

    C'était hier. J'étais dans le centre ville pour acheter un bouquin pour le lycée et comme j'étais d'humeur à visiter le centre ville, je suis passée par le parc, qui se trouve en bordure de centre ville. C'est l'hiver, donc le paysage était pas joyeux joyeux, mais c'est joli aussi à regarder, un arbre sans feuilles. A sa manière. Après, à chacun sa façon de voir le monde.

    Je suis souvent mal à l'aise dans la foule. Je n'en ai pas peur, mais ce n'est pas un lieu où je peu me détendre. Vous comprendrez plus tard pourquoi. Alors je suis aller marcher vers un coin plus désert. Le parc comprend des enclos avec quelques animaux. Rien de bien exotique, c'est pourquoi je n'y fais plus trop attention maintenant. Les chèvres ne m'intéressent pas, je préfère les prédateurs comme le loup ou les félins. J'ai des affinités avec ses animaux. Je reviendrais dessus plus tard.

    Je marchais. Tout bêtement. Je m'approchais d'un pont qui passait au-dessus d'un bassin où les poissons rouges nageaient paisiblement lorsque c'est arrivé. Ce fut d'abord comme un choc. Comme si quelque chose me tombait dessus. Sauf que ça venait de partout à la fois. Je m'arrêtais aussitôt de marcher.

    Il y avait quelqu'un tout près de moi. Une femme aux cheveux si court et à l'habillement tel qu'on la prendrait facilement pour un homme. Mais je su aussitôt que c'était une femme. Ne me demandez pas comment. Elle tentait de repousser quelque chose. Des créatures je crois. Je ne suis pas sûr... Je voyais nettement la guerrière, mais plus je regardais autour d'elle, plus le paysage rocailleux qui l'entourait laissait la place aux pelouses impeccables du parc. La scène était éclairée par les torches des assaillants. C'était probablement la nuit, et les rayons de mon jour à moi ne parvenaient pas à illuminer ce que je pouvais voir de cet autre monde. Car c'était un autre monde, forcemment. Sur le coup, ça me paraissait si évident!

    Et puis, sans prévenir, la femme a reculé pour éviter l'assaut d'une des créatures. Je ne pus pas la discerner, car la guerrière me bouchais la vue.

    Elle recula droit sur moi et, soudain, entra en moi.

    Je vis soudain clairement le montre qui se tenait devant moi. Une sorte de singe reptilien avec les muscles d'un gorille, la tête colorée et les crocs menaçants d'un macaque et la queue des singes de la forêt d'Amazonie qui ont fait des arbres leur refuge et royaume. En même temps, un mot me vint pour qualifier ces bestioles menaçantes : des Izenps. Je voyais autour de moi avec des sens décuplés par le danger représenté par ces singes étranges, et surtout, j'étais dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui analysait la situation avec une rapidité qui me laissait largement sur le banc de touche, une femme rebelle, qui c'était opposée au tyran de ce monde et avait reçu en contrepartie de gros ennuis. Et puis...

    Tout disparut. Je me sentie comme aspirée ailleurs, mais mon corps ne bougea pas, et mon esprit vit à nouveau par mes yeux. J'entendis par mes oreilles.

    Et cela me fit bizarre d'entendre à nouveau.

    Parce que dans ce paysage rocheux, malgré les torches qui brûlaient, la femme pourtant essouflée et les Izenps aux gueules ouvertes sur des cris d'intimidation, il n'y avait pas un seul bruit. Le silence complet. Un silence anormal.


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